Notre conception de l’humanitaire est très simple : avec nos petits moyens, après détermination des réels besoins, obtenir des résultats probants et significatifs.
Nous ne sommes pas sur le terrain humanitaire pour nous faire plaisir, mais pour résoudre et répondre à des besoins vitaux.
Nous devons avoir conscience que notre culture, nos critères et les paramètres déterminants nos choix ne sont pas ceux des personnes que nous voulons aider.
L’EAU
Sur nos différents sites, écoles, villages, la difficulté n’est pas d’obtenir l’eau pour l’usage humain, mais la gérer !
Forer un puit, est pratiquement toujours possible, mais que l’eau obtenue soit claire, neutre et buvable, est extrêmement difficile.
Les raisons en sont la nature du sol, la présence d’arsenic et de plomb dans les régions minières, et la méconnaissance des populations pour sa gestion.
Notre réalisation de janvier 2017, dans une école, nous en apprend beaucoup !
Après l’équipement photovoltaïque d’un puit pour l’extraction de l’eau, et un équipement complet et performant en système de filtration… L’eau n’est pas buvable !
Ceci, en raison de concentration trop forte de calcaire dans le sol et de stockage trop long de l’eau avant utilisation.
Heureusement, par contre, les jardins potagers n’ont pas le palais trop sensible….
Lors d’un premier voyage au Cambodge, le visiteur s’émerveille des immenses jattes en terre cuite, dans les campagnes, qui se remplissent à la saison des pluies, sous les gouttières… Et sont utilisées sans problème les 6 mois suivants !
Notre mission, pour l’eau, concerne également l’eau courante.
Une association amie, en collaboration avec le professeur en génie civil Penh LAMUTH de l’université UBB de BATTAMBANG, demande l’étude de l’assainissement d’un canal d’irrigation au débit insuffisant.
Ce canal est utilisé pour l’irrigation des cultures du riz d’une cinquantaine de villageois.
Le principal problème de ce canal, reliant 2 rivières, est le marnage phénoménal dans ce pays.
Le niveau de l’eau des rivières, entre la période sèche et la mousson, peut varier de 15 m ! 1,5m de pluie peut tomber en quelques minutes…
Avant la visite du site, nous envisageons une restructuration des rives et le creusement pour l’écoulement, après réalisation d’une étude topologique précise de l’ouvrage, long de 4 km, par un étudiant UBB du professeur LAMUTH.
La hauteur des rives varie de 4m à 0m, et la profondeur de l’eau de 1,5 à 0m, en cette période sèche de l’année.
La visite sur site, avec le gestionnaire du canal, et une réunion avec le conseil municipal du village, nous permet de mieux cerner la demande des villageois pour les travaux a faire.
Là encore la réalité du terrain calme nos ambitions !
Nous envisagions une restructuration des rives à 45° et un creusement conséquent du fond, qui se transforme, de façon plus réaliste, en un élagage des végétaux sur certains tronçons, accompagné d’un nettoyage avec creusement par endroits…
Seul l’ouvrage en fin de canal , dévasté par la mousson, doit être repris intégralement.
SANTE
Plusieurs villages du nord ouest du pays, près de la Thaïlande vers MalÏ, sont visités à la demande de mes amis cambodgiens.
Distributions de médicaments, examens de vue et lunettes jalonnent ce parcours.
La visite de 2 orphelinats fait apparaitre un état de santé correcte de la plupart des enfants, à l’exception de 2 petits présentant des problèmes graves de croissance, impossibles à traiter sur place…
EDUCATION
Nous centrons notre action sur UBB, l’université de BATTAMBANG, et ses étudiants.
Notre partenaire, traducteur et ami, le professeur LAMUTH est déterminant dans l’orientation de nos actions qui collent ainsi rigoureusement aux besoins vitaux des étudiants.
La réalisation d’une bibliothèque d’ouvrages techniques, avec l’aide du professeur, leur apportent une aide déterminante.
Nous fournissons ,à l’occasion de notre passage,15 ordinateurs portables de dernière génération, dont la distribution donne lieu à une cérémonie, en présence du Gouverneur et de la rectrice de l’université.
Nous faisons venir en France les étudiants les plus méritants pour obtenir licences et masters, et posséder ainsi des diplômes internationaux.
Nous profitons de notre passage pour saluer ( dans les rizières) la famille d’une étudiante, terminant ses études en France depuis 2 ans…
En conclusion cette mission très intense, nous a montrée l’importance de tenir compte des réalités du terrain, bien plus que de nos certitudes. L’évaluation de l’action doit correspondre au réel besoin du bénéficiaire .
Non seulement il faut viser, mais il faut viser juste.
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